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Stop ou encore

Un vertige m’assaille, tout tourne vite dans ma tête. Je sais que je devrais regarder en moi-même pour comprendre ce qui s’y passe. À la place, je serre simplement les dents pour un temps. 

Diverses pensées inachevées suivent le tourbillon, je laisse l’ouragan brasser à sa guise. Je joue encore une fois le rôle d’observateur, immanquablement et de toute façon, j’y suis tellement habitué, c’est quasiment devenu une seconde nature pour moi.
 
Ce type de tournis m’arrive quelques fois. Ces temps-ci, c’est souvent quand je me mets à penser à la suite des événements concernant mes écrits. Encore habité par le syndrome de l’imposteur, je ne me décide toujours pas à entamer le troisième volet des chroniques du facteur urbain. Je suis comme paralysé par le fait de ne pas me croire capable de dénicher encore toutes les opportunités propres à me faire produire sur une base régulière comme c’était le cas dans les deux premiers tomes. Cette manière de me sentir engendre des doutes qui, dans les faits, s’avèrent être l’antichambre de ma paralysie vertigineuse révélée plus tôt. 

Puis, arrive soudainement un élan d’inspiration aussi inattendu, qu’inespéré. Je suis, encore une fois, porté par cette forme de grâce qui n’est, dans mon cas, jamais dénuée de puissance. Il y a de facto une forme de confirmation dans cet appel. Je me dois de poursuivre, pour moi en premier lieu. Ma thérapie par l’écriture ne semble pas avoir trouvé son aboutissement, pas encore semble-t-il. Elle m’est, en tout état de cause, trop bénéfique à ce stade-ci de ma vie. Même si je suis parfaitement conscient qu’elle n’est qu’un cataplasme, je me conforte pourtant à l’idée d’une reconduction… C’est décidé, je saute !

 

Je l’annonce en premier lieu à ma conjointe, ma douce Guylaine. Ses yeux brillent d’une profonde et sincère gratitude, une sorte de oui informel. Ne soyons pas dupes, je m’y attendais un peu. Cette personne est vraiment l’une des plus admirables qu’il m’a été donné de rencontrer dans ma vie entière. Voilà d’ailleurs la raison première pour laquelle je partage sa vie de tous les jours et je souhaite à chacune de mes conversations avec l’au-delà que cela ne s’arrête jamais. Une autre personne, mal assortie, m’aurait sûrement lorgné d’un regard suffisant, haussant les épaules en signe de mépris. Puis, pour ajouter à l’injure, elle aurait poursuivi avec des remarques assassines sur les éventuels ressacs d’une telle décision sur notre vie de couple. Pas ma belle Guylaine. La propension à la fusion des gens en couple est, selon moi, un handicap majeur. Nous en sommes, tous les deux, bien au fait. Donc, comme le dit un proverbe français que j’adore; « Le vin est tiré, il faut maintenant le boire ». L’imposteur littéraire caché sous l’identité du facteur urbain récidivera. Encore mieux, j’irais  même jusqu’à dire qu’il persiste et signe…

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