Un remède pour soi-même.

«La personne qui a pratiqué la philosophie comme s’il s’administrait un remède à soi-même devient grande d'âme, pleine de confiance, invincible et encore plus grande à mesure que l'on la côtoie.»

- Sénèque, Épîtres morales à Lucilius, 111.2

Qu’est-ce qu’un remède pour soi-même? Sénèque veut sans doute dire que, par notre nature et notre éducation, nous développons un ensemble de traits personnels, certains lumineux, d’autres plus sombres. Lorsque ces derniers commencent à peser lourdement sur notre vie, il arrive que nous cherchions de l’aide : thérapie, psychanalyse, groupes de soutien. Ces moyens sont tout à fait légitimes et souvent efficaces.

Mais parmi tous les traitements possibles, la philosophie est celui qui traverse le plus les siècles et qui a soutenu le plus grand nombre d’êtres humains. Elle ne se limite pas à calmer nos névroses ou nos travers; elle vise avant tout à favoriser l’épanouissement de l’être. Elle nous apprend à vivre pleinement et justement.

Ne méritons-nous pas d’être épanouis? De rayonner, d’avancer avec confiance et de rester imperméables aux événements nocifs du dehors? Ne souhaiterions-nous pas, comme l’oignon proverbial, posséder couche après couche cette force intérieure qui nous tient droits?

Si la réponse est oui — comme pour moi — alors pratiquons chaque jour la philosophie, sans tarder, suivant les sages conseils de Sénèque.

Luc Thibert

Inspiré du Daily Stoics du 29 juillet.