Quand le destin s’acharne…
- Luc Thibert
- il y a 1 jour
- 2 min de lecture
*Amor fati : traduction libre – accepter son destin (…voire même, apprendre à l’aimer!) Cette locution latine fut introduite par le philosophe allemand Friedrich Nietzsche et non pas par Marc Aurèle comme plusieurs l’affirme. Cependant elle représente bien une des visions fondamentales du stoïcisme.
« Tu dois devenir l'homme que tu es. Fais ce que toi seul peux faire. Deviens sans cesse celui que tu es, sois le maître et le sculpteur de toi-même. »
- Friedrich Nietzsche
Certaines erreurs nous ont fait perdre un temps précieux. Les années que nous avons passées à boire ou à nous amuser sans compter (comme la cigale de la fable) ont laissé des traces profondes. Nous ne récupérerons jamais ce qui a été perdu, et parfois, nous peinons encore à sortir du bourbier. Comme si cela ne suffisait pas, la pandémie, les ennuis professionnels, et les imprévus du quotidien — le petit dernier qui perd encore ses chaussures à l’école — viennent alourdir la charge.

Tous ces ennuis s’accumulent, et certains ne sont pas bon marché. Mais, dites-vous bien qu’ils ne sont pas sans bénéfices. Comme les stoïciens n'ont de cesse de nous le rappeler, c’est en luttant contre l’adversité que nous découvrons des aspects fascinants de notre pouvoir de résilience. En cours de route, souvent sans même nous en rendre compte, nous avons renforcé notre capacité à faire face. L'adversité nous coûte, certes, mais elle nous offre aussi davantage de nous-mêmes. Elle libère en nous quelque chose qui serait resté inaccessible dans des circonstances ordinaires, et dont nous ne soupçonnions même pas l’existence.
Lorsque les stoïciens pratiquaient l’amor fati, ce n'était pas l'échec, la perte ou la douleur physique qu'ils affectionnaient — cela serait absurde. Non : ils embrassaient ce qu'ils pouvaient devenir à travers leur réponse à ces épreuves. Ils anticipaient la personne qu'ils allaient devenir grâce à ces obstacles. Ils étreignaient les nouvelles dimensions d'eux-mêmes, les nouvelles relations, et même une vision renouvelée de la vie qui leur étaient offertes par l’expérience.Le destin nous a peut-être pris quelque chose, mais, en affrontant la situation avec calme et courage, nous avons aussi trouvé une force insoupçonnée. Nous avons découvert en nous quelqu'un de plus grand, de plus fort que nous n'aurions jamais imaginé.
Lorsque nous avons l'impression que la vie nous impose plus que nous ne pouvons supporter, rappelons-nous que nos défis ne sont pas seulement des dettes à payer : ce sont aussi des investissements dans ce que nous sommes en train de devenir, en tant qu’être humain.
Une réflexion sincère peut suffire à s’en convaincre.
Luc Thibert
Inspiré du Daily Stoic du 3 mars 2025.
Flûte alors ! Ton billet tombe à point, Luc. je suis littéralement entrain de vivre une épreuve, qui serait banale pour plusieurs, mais qui s'avère d'une extrême difficulté pour moi : la solitude. Yvan et Gabi sont en Sicile - il me reste 6 dodos à attendre - et moi, seule à Longueuil. J'ai deux choses à apprendre, et crois-moi, c'est difficile. La première, accepter que je ne peux plus voyager et cela, depuis des années, ce qui me cloue à la maison. La seconde, m'endurer, toute seule. Je peux faire quelques activités, mais c'est drôlement limité... Bref, cette fois-ci, je me sens un peu moins désemparée. J'ai même fait jouer de la musique hier soir, ce que je n'avais…