Le cash.
- Luc Thibert
- 22 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 13 juil.
« L'argent, n'est qu'un outil, ce qui compte vraiment, c'est la façon dont on l'utilise et dont on reste indifférent à ses excès ou à son manque. »
- Marc-Aurèle (Pensées pour moi-même)
Nous croyons souvent qu’une vie plus riche serait une vie plus simple, moins angoissante. L’idée paraît logique. Les soucis financiers pèsent lourd, et chacun sait combien l’insécurité matérielle peut user l’esprit.
Mais ceux qui ont possédé la richesse, comme Sénèque ou Marc Aurèle, ont vite compris qu’elle n’efface pas les inquiétudes. Même avec un excédent, naissent d’autres craintes : est-il bien investi cet argent? Va-t-on réussir à le préserver? Et si quelqu’un, par malveillance ou maladresse, venait à le dilapider?

Nous aimons croire que l'argent nous rendra libres. Libres de vivre à notre guise. Pourtant, bien souvent, il finit par nous enfermer. Au lieu de goûter la liberté, nous voilà attachés à l’idée de préserver nos avoirs, à craindre de les perdre, à désirer en accumuler davantage.
Sommes-nous donc condamnés à l’inquiétude dans la pauvreté comme dans l’abondance? C’est ce que constatait Marc Aurèle face à son propre trouble : « J'ai échappé à l'anxiété aujourd'hui », écrit-il, avant de se corriger : « Non, je m'en suis débarrassé, car elle est toujours quelque part en moi. »
Comme lui, il nous faut nous rappeler que nos peurs dépendent d’abord de notre propre esprit. Car le stress, quelle que soit notre situation, vient toujours du même endroit : de nous-mêmes. Beaucoup, avec moins que nous, ont trouvé le bonheur. D’autres, avec bien davantage, ont vécu dans le mal-être. Cette apparente absurdité s’éclaire pourtant simplement.
Les stoïciens nous enseignent que la vraie sécurité financière ne réside pas dans le montant possédé, mais dans la capacité à reconnaître que l’on a assez. Ils nous rappellent qu’une vie simple et heureuse est possible, même dans des conditions modestes, si nous l’avons choisie avec sincérité. En somme, le calme intérieur n’est pas une affaire de chiffres, mais de regard. L’argent est un outil. Le vrai pouvoir est dans l’esprit qui sait s’en détacher.
Et surtout, ce que nous aurons compris en chemin, nul ne pourra jamais nous l’enlever.
Luc Thibert
Inspirés du Daily Stoic du 27 mars.
L'argent ne fait pas le bonheur, c'est clair. Notre époque actuelle verse pourtant dans l'inverse. La course au cash des plus jeunes générations est à la mode. Tout ce qu'ils possèdent, en contraste à ce que nous avions à 15, 20 ans, est faramineux : iphone, tabette, jeux vidéos, vêtements de marque, et j'en passe. Ils veulent tout avoir. Et souvent, ils ne savent pas où ils veulent aller. Nous en portons une certaine responsabilité. Et puis, ces inégalités qui, pour les plus démunis, créent des ravages. Les pauvres sont en colère. Ils voient bien ce que les autres possèdent, en excès.
Fran¸oise David a écrit un bouquin qui a pour titre De colère et d'espoir. À lire.
À dimanche…