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L'obstacle est le chemin.

  • Photo du rédacteur: Luc Thibert
    Luc Thibert
  • 11 oct.
  • 2 min de lecture

« Ce qui fait obstacle à l’action avance l’action. Ce qui se dresse sur le chemin devient le chemin. »

-Marc-Aurèle, Pensées pour moi-même, Livre 5, 20


En quelque sorte, les stoïciens affirment que l’obstacle est le chemin. Autrement dit, chaque difficulté cache une opportunité. Beaucoup interprètent cela comme l’idée que ce qui semble mauvais peut, en réalité, s’avérer bénéfique.


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Dans cette perspective, nous pensons à la personne licenciée qui décide de fonder sa propre entreprise. Au prisonnier qui transforme son incarcération en école pour l’esprit et l’âme. À l’artiste rejeté qui, en créant sa communauté en ligne, finit par lancer son propre label indépendant. À l’athlète dont la blessure nourrit une saison de retour historique.

Ce sont là des exemples inspirants — et souvent bien réels. Il est certain que les stoïciens ont eux aussi connu leur lot d’adversités, qu’ils ont su transformer de façon remarquable en avantage. Mais la célèbre réflexion de Marc Aurèle n’était pas seulement un conseil de carrière. Ce que les stoïciens voulaient surtout dire, c’est que chaque obstacle offre la possibilité de pratiquer la vertu.


Mais alors, qu’est-ce que la vertu ?

Selon le stoïcisme, elle repose sur quatre piliers essentiels :

·         Le courage : bravoure, force morale, honneur, sacrifice…

·         La tempérance : discipline, maîtrise de soi, modération, sang-froid, équilibre…

·         La justice : équité, honnêteté, éthique, service, camaraderie, bonté…

·         La sagesse : connaissance, vérité, introspection, paix intérieure…


Marc Aurèle les appelait les « pierres de touche de la bonté ». Ce sont des principes directeurs pour agir, réagir et être, quelles que soient les circonstances. Faire le bien dans le monde, malgré le mal subi. Et, dans les bons moments, résister aux tentations, aux distractions, aux responsabilités et aux pièges que le succès apporte. Être humble, discipliné, honnête, généreux et fidèle à ses valeurs.


En d’autres termes, chaque épreuve est une occasion de se montrer à la hauteur : de faire ce qui est juste, d’être noble ou miséricordieux, même le cœur brisé, même malmenés par la vie, même perdus dans l’ombre sans entrevoir la lumière.


Voilà, en somme, une belle synthèse de ce qui définit l’essence du stoïcisme.


Luc Thibert

Inspiré du Daily Stoic du 28 août.

2 commentaires


Lili Côté
Lili Côté
13 oct.

Justement ! C'est bien ce que je lis ces temps - ci dans Les pensées pour moi-même de Marc Aurèle. Et je me disais, à chaque phrase (que je relis souvent deux fois) à quel point l'apologie de la vertu y prend une place prépondérante. On a toutes et tous du chemin à faire, Luc ! Le contraste avec notre monde d'aujourd'hui est une crevasse démesurée! Parce que la vertu demande des efforts soutenus. Parce qu'il faut se tourner vers les autres en s'éloignant de notre petit nous-même. Et parce que «les pierres de touche de la bonté» - quelle beauté en ces mots - se font bien rares. Le mal fait mal. Le mal fait peur. Or, le bon…


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Luc
Luc
13 oct.
En réponse à

Chère Lili,


Tu as encore une fois une magnifique lecture de ce billet et de la citation de Marc Aurèle. Cela me réjouit profondément et fait naître un sourire instantané chaque fois que je lis tes commentaires éclairés.Soit tu m’ouvres à une facette que je n’avais pas envisagée, soit ta lecture rejoint sensiblement la mienne. C’est ce qui fait la beauté de la philosophie : elle ouvre la voie à des interprétations multiples, qui nourrissent la discussion et, par ricochet, la réflexion.


J’adore ce genre d’échanges — ils me stimulent et me font grandir.Cependant, en bon optimiste que je suis, je continue de croire qu’il y a encore beaucoup plus de bon en ce monde que ce que nous rabâchent…


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