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Les ouvreurs de portes.

  • Photo du rédacteur: Luc Thibert
    Luc Thibert
  • 27 sept.
  • 2 min de lecture

 « Aucun homme n'a atteint la sagesse par hasard. » -Sénèque. Lettres à Lucilius, 90.


Il n'y aurait pas de Platon sans Socrate. Il n'y aurait pas d'Aristote sans Platon. Il n'y aurait pas de Marc Aurèle sans Rusticus, Épictète ou Antonin. Il n'y aurait pas de Zénon sans Crates… et donc, il n'y aurait pas de stoïcisme sans Crates.


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Savez-vous comment Crates – le philosophe cynique auprès duquel Zénon a étudié – était surnommé dans l'Athènes antique ? On l'appelait l’Ouvreur de portes. C’est exactement ce que font les excellents professeurs : ils ouvrent des portes. Ils nous invitent à entrer. Ils nous aident à entrevoir des possibilités que nous ne soupçonnions pas. Les mauvais professeurs, eux, font le contraire : ils ferment les portes, étouffent notre curiosité et nous font croire que nous sommes incapables en maths, en lecture ou en réflexion.


Il existe un grand professeur pour chacun d'entre nous. Mais c’est à nous de le chercher. On dit que « lorsque l'élève est prêt, le professeur apparaît ». Cela peut être vrai… mais nous ne pouvons pas nous contenter d’attendre un miracle. Nous devons chercher les enseignants et les écoles qui nous conviennent. Zénon est parti à la recherche de Crates, après tout. Marc Aurèle a recherché les grands esprits de son temps – il les a trouvés chez Rusticus et Fronto – et, même à un âge avancé, il assistait aux conférences de Sextus le philosophe. Il a autant appris d'Épictète – qu’il n’a jamais rencontré – que de n’importe lequel de ses véritables instructeurs.


Et lorsque nous aurons trouvé le bon professeur ? Sachez que le processus ne sera pas rapide. L’éducation demande du temps, du travail, de la patience… et les bons professeurs, vivants ou morts. Mais les récompenses en valent la peine. Plus tôt nous commencerons à chercher nos « ouvreurs de portes », mieux ce sera.


Les stoïciens pensaient que la sagesse n’est pas innée et ne se reçoit pas comme un cadeau: c’est une chose sur laquelle on travaille, chaque jour.


Luc Thibert


Inspiré du Daily Stoic du 5 août

2 commentaires


Lili Côté
Lili Côté
29 sept.

Beau, juste et vrai ! Ton billet, Luc, me place dans un état poétique. Le vent dans les arbres, le soleil de 5 heures, le cri du cardinal, et puis les souvenirs de Gabi jeune enfant rieur, mon coup de foudre pour Yvan, une chanson d'Aznavour ou une mélodie de Genesis, tout cela m'apprend le calme, l'apaisement, le silence, la joie, l'espoir. Et quand je lis Les contemplations de Victor Hugo, me voilà au paradis. Les bons profs revêtent de multiples formes et de fonds. Savoir s'attarder à ce que la vie a de plus beau, c'est l'apprentissage ultime.


Merci pour ce billet qui nous apprend que nous pouvons toujours apprendre. Bonne semaine !


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Luc
Luc
29 sept.
En réponse à

Salut Lili,


Mon existence entière est un perpétuel apprentissage, et cela se poursuivra jusqu’à mon dernier souffle. Cet aspect nourrit mon âme et, par ricochet, donne un véritable sens à ma vie.


Comme toi, c’est souvent dans le silence que je me connecte aux multiples beautés qui ornent mon quotidien. Et c’est là, dans ce doux silence, que bien des réponses viennent à moi.


Bonne semaine à toi, Lili. 🌿

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