Protéger sa tranquillité d'esprit.
- Luc Thibert
- 13 avr.
- 2 min de lecture
Gardez constamment une surveillance sur vos perceptions, car ce n’est pas une petite chose que vous protégez, […] c’est votre stabilité, votre paix d’esprit, l’absence de douleur et de peur, en un mot votre liberté. À quel prix vendriez-vous toutes ces choses ?
– Épictète, Discours 4.3.66-8
Ce passage d’Épictète met l’accent sur la vigilance envers nos perceptions et nos pensées, soulignant que notre liberté intérieure repose sur notre capacité à les maîtriser. Cette idée est au cœur de son enseignement, notamment dans son Manuel et ses Entretiens, où il insiste sur le fait que ce qui dépend de nous, c’est notre jugement et notre manière de réagir aux événements extérieurs. En somme, il exprime une conviction profonde que je partage depuis longtemps : la véritable liberté réside dans la maîtrise de nos pensées.
Un lieu de travail dysfonctionnel qui nous stresse, une relation conflictuelle, une vie sous les projecteurs qui ne répond pas à nos aspirations profondes… Le stoïcisme, en nous aidant à mieux comprendre et réguler nos réactions émotionnelles face aux irritants du quotidien, peut nous permettre de traverser ces situations avec plus de calme. Il nous enseigne comment atténuer ces tensions négatives qui semblent se déclencher sans cesse.

Mais la question centrale demeure : pourquoi acceptons-nous de nous soumettre à ce genre de traitement au quotidien ? Par ambition, par besoin d’argent, pour le prestige ? Est-ce vraiment un environnement qui nous fait grandir ?
Oui, le stoïcisme peut nous aider à affronter ces difficultés, mais il ne doit pas nous détourner d’une interrogation essentielle : est-ce vraiment la vie que je veux ?
Chaque fois que nous nous tourmentons viscéralement, c’est un peu de notre vitalité qui s’érode. Est-ce à cela que nous voulons consacrer cette ressource inestimable ? Si la réponse est non, alors n’ayons pas peur de faire un changement, même radical. À l’inverse, si cette pression fait partie de ce qui nous anime, alors poursuivons ! Mais sachons reconnaître les signes que notre corps nous envoie lorsque la charge devient trop lourde…
Au bout du compte, c’est à nous de choisir — et surtout d’assumer pleinement nos décisions, avec leurs conséquences.
N’est-ce pas cela, la véritable liberté ?
Luc Thibert
Inspiré du Daily stoic du 12 février.
Tiens, encore un message que je ressens comme un défi de chaque petit jour qui ressemblerait à un gros ballon reçu en plein ventre. Cette fois je résume mon approche personnelle, donc très simple, en lien avec ces propos : Je me parle au lieu de m'écouter. Après, seulement après avoir eu une conversation avec moi-même , je m'écoute et j'agis, je réagis, ou pas. C'est ainsi que je peux m'assurer de ne pas regretter mon comportement, de ne pas perdre le contrôle, d'endurer ce qui n'est pas endurable. De choisir. Merci pour ce billet qui, comme tous les autres, touche concrètement tout le monde.