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Devenir l’observateur.

  • Photo du rédacteur: Luc Thibert
    Luc Thibert
  • 30 mars
  • 2 min de lecture

« L'âme doit avoir quelqu'un qu'elle peut respecter, par l'exemple duquel elle peut rendre son sanctuaire intérieur encore plus inviolable.»                                                                                        -Sénèque, Épîtres morales à Lucilius, 11.9


Caton le Jeune, un politicien romain reconnu pour son autodiscipline exemplaire, occupe une place de choix dans la littérature stoïcienne. Pourtant, il n’a jamais rien écrit ni enseigné. Ce qui a fait de lui une référence intemporelle, c’est la force de son exemple — une vie empreinte de vertu et de courage.



Sénèque, dans la citation plus haut, nous rappelle que nous devrions tous avoir notre propre Caton en tête. Une figure noble, éminente, qui nous inspire par son comportement et dont nous pouvons convoquer l'esprit pour éclairer nos décisions. Qu’aurait fait Nelson Mandela dans cette situation ? Comment Gandhi aurait-il réagi à ma place ? Le Dalaï-Lama se serait-il emporté devant cet affront ?


Cette personne de référence pourrait être appelée le spectateur stoïque — un témoin silencieux de nos comportements. Il ne nous juge pas, mais il nous ramène à l’ordre lorsque nous flirtons avec la paresse, la malhonnêteté ou l’égoïsme. Et pourtant, en nous projetant ainsi dans l'exemple d'un autre, ne devenons-nous pas, nous-mêmes, cet observateur ? C’est là toute la subtilité et la beauté de cette pratique intérieure.


Les stoïciens comprenaient l'importance de tendre, jour après jour, vers une meilleure version de soi. Ils croyaient que c'était dans l'accumulation des petits gestes vertueux que l'on forgeait une âme noble. Comme le disait Zénon, fondateur du stoïcisme : « Le bien-être se réalise à petits pas. » Rien d’extraordinaire à première vue, simplement des décisions répétées, des ajustements constants, des refus d’excuses. Et c'est précisément là que réside le secret : chaque petit choix compte. Une réaction plus mesurée, un silence au lieu d'une réplique amère, un geste généreux au lieu d’une indifférence. À court terme, ces actes paraissent anodins. Mais au fil du temps, ils façonnent ce que nous devenons.


Marc Aurèle, autre grand penseur stoïcien, le résumait ainsi : « Une vie se construit action par action. » Chaque progrès s'obtient par une décision, un ajustement, un effort répété. Et surtout, personne ne peut nous empêcher d'y parvenir, sauf nous-mêmes. Nous sommes, après tout, au volant de notre propre existence. Alors, chaque matin, posons-nous la question : Que ferait mon modèle dans cette situation ? Si l’on répète cet exercice jour après jour, il devient peu à peu un réflexe intérieur, un guide silencieux qui nous éloigne de nos bas instincts pour nous diriger vers la vertu.


C’est ainsi que se sont élevés tous les grands hommes et les grandes femmes qui nous inspirent encore aujourd’hui. Et c’est ainsi que, pas à pas, nous pouvons tracer notre propre chemin vers la grandeur intérieure.


Luc Thibert

Inspiré du Daily Stoic du 10 mars.

2 Comments


Lili Côté
Lili Côté
Mar 30

Ciel ! Comme j'ai du travail à faire ! En te lisant, en lisant les philosophes que tu cites, je me rends compte à quel point je dois m'apaiser. Mon modèle à moi ? Mon Gabi, à l'âge de 3, 4 ans, et même à son âge d'aujourd'hui. Oui, les enfants et les coeurs purs, les petits sages, ces lutins, ces oiseaux, ces lucioles m'inspirent à apprendre à marcher. Un pas, oups, une chute, puis deux petits pas. Et ainsi de suite. Encore une fois, Luc, tu fais mon dimanche. Merci ! Et que ferait mon Gabi quand il ne se sent pas à son meilleur ? Il jouerait une suite de Bach ou une fantaisie de Chopin, témoin de…

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Luc
Luc
Apr 01
Replying to

Ma chère Lili, sois sans crainte, je suis dans la même démarche que toi depuis déjà pas mal de temps, et le travail est loin d’être accompli. En fait, je ne suis pas certain que le reste de mon existence terrestre sera suffisant pour y parvenir. Je ne suis pas fier de moi chaque jour, mais Dieu sait que j’y travaille sans relâche. Sous l’influence de l’ego, la pensée est une lame de rasoir que nous devons apprendre à contrôler.


Quoi qu’il en soit, « je ne lâche pas, j’attends pas de crever », comme dirait Marjo !🐦‍⬛


Bonne fin de journée à toi !

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