Épictète identifie trois piliers essentiels pour qui aspire à une certaine sagesse :
1. Désirs et aversions – Il s'agit d’apprendre à désirer ce qui est bénéfique et à éviter ce qui est nuisible. Nos émotions fortes naissent souvent d’un déséquilibre dans ces aspirations : nous voulons ce qui ne nous sert pas et redoutons ce qui pourrait nous faire grandir.
2. Actions et motivations – Avant d’agir, demandons-nous si nous le faisons pour les bonnes raisons. Sommes-nous guidés par la réflexion ou par l'impulsion ? Trop souvent, nous nous laissons emporter par des automatismes ou des attentes extérieures au lieu d’agir en pleine conscience.
3. Jugement et perception – Notre manière d’interpréter le monde détermine nos désirs et nos actions. La raison nous aide à éviter les illusions, à ne pas donner trop de pouvoir à nos émotions et à mieux discerner la réalité.
Source : Épictète, Discours, 3.2.1-3a
Épictète insiste particulièrement sur la gestion de nos émotions, car c’est souvent là que se joue notre équilibre intérieur. Désirer sans discernement, agir sans réflexion ou juger sans clarté nous conduit généralement au trouble. Ces trois domaines sont interconnectés : maîtriser nos émotions influence nos décisions, qui elles-mêmes affinent notre perception du monde.
Les textes tirés de ses Discours montrent à quel point Épictète est un guide pratique pour ceux qui aspirent à une éthique de vie plus saine. Il ne se contente pas d’idées abstraites, mais propose une démarche structurée et applicable. Cette perspective nous pousse à questionner nos comportements au quotidien : Désirons-nous les bonnes choses ? Agissons-nous pour les bonnes raisons ? Percevons-nous les événements avec justesse ?
En insistant sur la maîtrise des émotions comme première étape, Épictète nous rappelle l’importance de ne pas nous laisser submerger par des réactions irréfléchies. C’est un appel à la lucidité et à la discipline intérieure, afin d’éviter de se perdre dans des désirs inutiles et/ou destructeurs.
Luc Thibert
Inspirés du Daily stoic du 27 janvier.
Très instructif, Luc. Merci pour ce résumé qui est clair et aidant dans la pratique du quotidien comme dans les moments plus équivoques de notre vie. Comme je suis très novice en lien avec le stoïcisme, j'ai tendance à connecter les principes que tu évoques avec ceux du bouddhisme. Je pense ici au contrôle des émotions en particulier, au fameux moment présent, au non-agir. Ai-Je raison d'y voir de multiples points communs ou suis-je entrain de faire des amalgames hors sujet ?