Ce ne sont pas tant les mots des illustres stoïciens qui m’ont permis de mieux comprendre les événements de ma vie quotidienne, mais plutôt ma capacité à les expérimenter pleinement. C’est en vivant ces expériences que j’ai appris à suivre le sens profond des mots qui les définissent.
Prenons un exemple : la résilience. C’est un mot qui revient souvent dans les écrits stoïques. À première vue, ce mot n’a rien de renversant. En physique, il désigne simplement l’aptitude d’un corps à résister à un choc. Par contre, lorsqu’on l’emploie au sens figuré, il devient fascinant et chargé de sens.

Selon Boris Cyrulnik, la résilience, c’est « l’art de naviguer dans les torrents ». Elle représente la capacité de vivre et de se développer malgré l’adversité. Pour cet éthologue renommé, le malheur n’est jamais pur (tout comme le bonheur, d’ailleurs). Il nous rappelle que nous avons toujours le pouvoir de transformer une épreuve en une formidable opportunité. Toute blessure contraint l’être humain à une métamorphose, et bien souvent, avec le recul, cette transformation se révèle être une bénédiction.
Face à cette perspective, j’en suis venu à une conclusion : il me faut apprendre à voir le malheur comme une épreuve à surmonter, plutôt qu’un poids à subir. Là où le malheur nous pousse à baisser la tête, l’épreuve nous invite à la relever.
Vu sous cet angle, aucune de mes souffrances ou expériences désagréables ne sera plus jamais vaine. Elles deviennent autant de pierres posées sur le chemin de ma métamorphose.
Nelson Mandela l’a exprimé avec une force incroyable : « Ne me jugez pas par mon succès, mais jugez-moi par le nombre de fois où je suis tombé et où j’ai su trouver la manière de me relever. »
Réfléchissons à cela, la prochaine fois que nous serons confronté à une dégringolade. Et souvenons-nous : chaque chute est une invitation à se relever encore plus fort.
Luc Thibert
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