Observer les causes et les effets.
- Luc Thibert

- 2 août
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Dernière mise à jour : 24 août
« Lors d’une conversation, sois attentif non seulement à ce qui est dit, mais aussi à ce que cela implique. Dans l’action, concentre-toi sur l’intention qui guide le geste. Dans les paroles, écoute avec soin ce que l’on veut vraiment dire : c’est le sens profond des mots qu’il faut chercher. »
-Marc-Aurèle (Pensées pour moi-même, 7,4)
Grâce aux travaux du psychologue Albert Ellis, le stoïcisme a influencé des millions de personnes par le biais de ce que l’on appelle aujourd’hui la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Ellis reconnaissait explicitement l’héritage des stoïciens, notamment Épictète, dans le développement de son approche thérapeutique.
En tant que forme de thérapie, la TCC repose sur une idée fondamentale : nos pensées influencent nos émotions, qui à leur tour orientent nos comportements. En identifiant les pensées dysfonctionnelles — souvent automatiques et enracinées dans des croyances erronées — il devient possible de les reformuler, d’en atténuer les effets négatifs et d’adopter des réactions plus saines et constructives.

Marc Aurèle, bien qu’il ne fût pas psychologue, exprimait déjà cette sagesse avec une clarté remarquable. Il nous invite à devenir les témoins attentifs de notre propre vie intérieure : observer nos pensées, scruter les actions qu’elles engendrent, discerner les intentions sous-jacentes… Autant de gestes de lucidité qui favorisent une plus grande maîtrise de soi.
D’où viennent ces pensées ? Quels jugements les sous-tendent ? Sont-elles fondées sur la réalité ou sur des croyances biaisées ? Contribuent-elles à notre bien-être ou nous entraînent-elles vers des regrets ? En identifiant ces schémas de cause à effet, nous devenons capables de mieux comprendre nos réactions et, progressivement, de les transformer.
C’est à ce prix que les automatismes nuisibles peuvent être déconstruits et qu’une véritable transformation peut s’opérer. La vigilance intérieure, prônée par les stoïciens, rejoint ici la rigueur de la psychologie moderne. Et dans cette intersection, une voie s’ouvre vers une vie plus libre, plus lucide, plus alignée.
Encore une fois, le stoïcisme nous invite à endosser le rôle d’observateur. À force de pratique, cette posture intérieure peut devenir aussi naturelle que respirer.
Luc Thibert
Inspiré du Daily Stoic du 16 avril.






En me levant ce matin, j'ai pensé : qu'en est-il de la spontanéité ?
C'était nécessaire. Je viens d'en faire mon résumé : il y a l'avant, le pendant, l'après. L'idéal, n'est-ce pas de se concentrer quelques secondes dans le monde de l'avant ? Tourner sa langue ? Attendre. Apprendre le rythme, le silence.
Merci Luc. Ce billet m'a beaucoup touchée. La maîtrise de soi. Le contrôle de ses émotions. Pour moi, c'est l'objectif suprême.
Bonne semaine !
Il m'arrive souvent de regarder des gens, de les écouter et de lire le fond de leurs pensées, de ressentir leurs émotions, de savoir s'ils disent vrai, s'ils sont heureux ou pas vraiment. Je suis comme au cinéma. Je regarde. J'écoute. Je ne suis pas présente. J'observe de loin. À un souper de famille ou d'amis, je prends le recul nécessaire pour m'extraire de la scène, mentalement. Les yeux, le corps, les mots, le ton, tout me dit des tas de choses sur chacun. Je les comprends mieux. Je fais cela pour pouvoir, éventuellement, les aider.
Si je pouvais faire la même chose avec moi-même... Très difficile.