Dans notre monde moderne, bruyant, agité et souvent confus, il est essentiel de commencer par nous interroger sur nous-mêmes. Plutôt que d’être obsédés – ou désespérés – par ce qui se passe à l’extérieur, notamment dans l’actualité, nous devrions d’abord plonger en nous, explorer ce qui s’y joue. Chaque jour nous bombarde de nouvelles négatives, et il ne tient qu’à nous de les survoler plutôt que de nous y engouffrer.

Bien que les stoïciens aient été des esprits curieux et intellectuels, ils ont délibérément ignoré certaines choses. Pourquoi ? Parce qu’ils avaient d’abord des questions plus essentielles à résoudre : des interrogations qui relevaient de la conscience et de l’accomplissement de soi, plutôt que de l’accumulation d’informations.
« En fait, je m’occupe de ces questions plus importantes, écrit Sénèque, celles qui apaisent mon esprit. Je m’interroge d’abord sur moi-même, puis sur le cosmos. »
Et pourtant, cet homme n’avait rien d’un ignorant : sénateur, conseiller de l’empereur, philosophe, il avait également écrit plusieurs volumes sur l’histoire naturelle et la biologie. Mais il savait que sa première mission était de se comprendre lui-même, d’affronter ses propres obstacles, de discerner le rôle de son ego dans ses luttes intérieures, de conquérir ses peurs… avant de se perdre dans les distractions du monde extérieur.
Bien sûr, il existe des bibliothèques entières d’ouvrages capables de mieux nous guider. Une infinité de lectures enrichissantes nous attendent, à condition de les choisir avec discernement. L’univers regorge de mystères, et il nous reste tant à apprendre.
Mais, selon le stoïcisme, notre plus grand voyage commence toujours en nous.
Luc Thibert
Inspiré du Daily Stoic du 19 février.
À la relecture de mon billet, je me suis rendu compte qu’il pourrait être interprété comme une invitation à l’indifférence face aux enjeux sociaux si on le lit rapidement. J’aimerais apporter une petite nuance dans le but d’aider à clarifier mon propos.
En fait, l’introspection suggérée n’a pas pour but de fuir nos responsabilités collectives, mais bien de nous rendre plus lucides et efficaces dans nos engagements. En d’autres termes, il ne s'agit pas d'ignorer les défis du monde ou de se détourner des causes justes, mais bien de cultiver d'abord en nous la clarté et la force nécessaires pour y répondre avec sagesse et efficacité.
Voilà, j’ai maintenant l’esprit tranquille!😉
Luc
Oh vertige ! Plonger en soi. Se pencher sur soi d'abord. Comme cet exemple que l'on entend souvent : s'il venait à manquer d'oxygène en avion, la règle est de mettre son masque avant de venir en aide à quelqu'un d'autre. Belle logique, que l'on comprend bien. C'est du tangible. Toutefois, voir en soi en premier lieu, sentir ce que l'on ressent, savoir se lire, quel défi ici pour moi. Je me connais plutôt bien, mais pas totalement, j'imagine. Mon réflexe naturel est pourtant de toujours m'assurer, avant toute chose, que tout le monde va bien autour de moi. L'altruisme m'habite depuis l'enfance. Oui, c'est une qualité. Peut-être aussi une manière de ne pas trop vouloir affronter ce moi, sachant…