L'auto-illusion est notre ennemie.
- Luc Thibert
- 15 juin
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Dernière mise à jour : 6 juil.
« Zénon dirait également que rien n'est plus hostile à la maîtrise de la connaissance que l'auto-illusion. »
— Diogène Laërce, Vies et opinions d'éminents philosophes, 7.23
L’auto-illusion, la folie des grandeurs, la poudre aux yeux ne sont pas de simples travers dictés par l’ego. Ce sont des obstacles rébarbatifs, insidieux, et profondément nuisibles. Ils s’opposent directement à notre capacité à apprendre, à évoluer, à grandir.
Comme l’a si bien dit Épictète : « Il est impossible pour une personne de commencer à apprendre ce qu’elle pense déjà savoir. » Si nous nous croyons parfaits, si nous nous voyons comme des génies admirés de tous, alors nous nous condamnons à l’immobilisme. Nous devenons incapables de progresser, inaptes à apprendre, et bien souvent, disqualifiés pour gagner le respect véritable des autres.

L’ego nourrit des désirs incessants, toujours inassouvis. À peine l’un est-il comblé que trois autres surgissent. Sous son emprise, nous ressemblons à un chien courant après sa propre queue. Ego et auto-illusion sabotent nos aspirations les plus nobles, en nous faisant croire que nous avons déjà atteint ce que nous désirons.
Chaque jour, nous devons affronter l’ego avec vigilance et détermination — en utilisant contre lui les mêmes stratagèmes qu’il emploie pour nous tromper. Dès qu’il se manifeste, il faut le repérer, le ramener à l’ordre, ne serait-ce que pour vingt-quatre heures à la fois.
L’hésitation et le doute sont essentiels pour continuer à apprendre, à aller plus loin dans la compréhension. Mais comment peut-il y avoir place à l’incertitude si nous croyons avoir tout vu et nous nous pensons encyclopédie vivante ? L’orgueil nous enferme dans la stagnation, alors que l’humilité nous élève. Elle est une qualité d’une puissance discrète, mais inestimable, qui séduit et inspire naturellement.
Les grands philosophes stoïciens s’imposaient une discipline rigoureuse à cet égard. Bien qu’ils aient été respectés, parfois même influents, ils cultivaient une conscience lucide de leurs limites. Ils s’efforçaient de bannir toute trace d’orgueil ou de suffisance.
Luc Thibert
Inspiré du Daily Stoic du 14 mars.
Il m'est arrivé de rencontrer des gens qui se pensent plus fins qu'ils ne le sont. C'est très désagréable. Avec eux, on ne peut rien apporter à la conversation : «ah, ça, je le sais». On se sent tout minuscule et imbécole, on a de la peine, on n'a aucune chance d'avoir l'air un tant soit peu d'une personne intéressante. Et il faut laisser faire, se la fermer pour ne pas être impoli. Surtout si c'est de la visite. Les «petits parfaits»,comme on les appelle souvent, empêchent une relation saine et vraie avec les autres.
Quant à moi, plus je parle à des gens, plus je vois bien que je ne sais pas grand-chose. Alors j'écoute, curieuse, et j'essaie d'apprendre.…