Inverser la tendance.
- Luc Thibert
- 4 mai
- 2 min de lecture
« Ce ne sont pas les choses elles-mêmes qui troublent les hommes, mais les jugements qu’ils portent sur ces choses. »
Épictète - Manuel (Enchiridion)
Ce principe fondamental du stoïcisme nous rappelle que nos perceptions ont plus d’impact sur notre vie que les événements eux-mêmes. La réalité extérieure ne possède pas en soi le pouvoir de nous déstabiliser — c’est notre interprétation qui lui donne cette force.

Prenons un exemple. Une personne a traversé un parcours scolaire marqué par des enseignants désintéressés ou maladroits. De fil en aiguille, elle en vient à croire qu’elle n’est « pas faite pour apprendre ». Résultat : démotivation, sentiment d’infériorité, blocage intellectuel. Ce ne sont pas les professeurs en tant que tels qui ont causé le problème, mais la croyance, répétée intérieurement, qu’elle a fini par adopter comme une vérité.
Nous avons parfois cette mauvaise habitude de croire que nous ne sommes pas « le crayon le plus aiguisé de la boîte ». Et cette croyance devient un plafond invisible.
Heureusement, une seule rencontre peut inverser la tendance. Un professeur inspirant. Un mentor bienveillant. Quelqu’un qui voit en nous un potentiel oublié. Comme dans La société des poètes disparus, ce film inoubliable où Robin Williams incarne l’éducateur qui rallume la flamme chez ses élèves.
Je sais, mon exemple est peut-être un peu boiteux et il peut paraître idéalisé. À l’adoles-cence, il est difficile d’avoir assez de recul pour faire ce tri déterminant. Mais en tant qu’adultes, nous avons aujourd’hui la liberté — et la responsabilité — de remettre en question les récits qui nous freinent. Rien ne nous oblige à continuer de croire ce qui nous a limités hier.
Oui, nous avons des défauts. Oui, des épreuves nous ont transformés. Mais nous ne sommes pas nos erreurs, ni nos pensées les plus sombres. C’est nous qui décidons de la signification des événements que nous vivons.
Et ce regard-là peut tout changer.
Pourquoi ne pas inverser la tendance ?
Le choix nous revient. En fait, il nous a toujours appartenu.
Luc Thibert
Inspiré du Daily Stoic du 24 février.
Mots-clés : moi-même et autonomie. Tu as bien vu mes talons d'Achille. Je me suis programmée, il y a bien longtemps, à placer les autres loin devant moi. Comme si j'avais un devoir de me soucier d'eux, de les aider au besoin. Un instinct. Une mission. Moi, ma personne, n'a jamais comptée, ou si peu. Tu as tellement raison, Luc. Ma psy me disait cela à chaque rencontre ! J'essaie fort, mais c'est si difficile. Merci de cette réponse plus que juste et sage. :-)
Ici, c'est plus difficile pour moi : le prof désagréable qui me punissait pour de bagatelles, le parent qui disait avoir honte de moi, et autres événements malheureux, autres personnes méchantes, sont bien réels. Je m'en souviens comme si c'était ce matin. Il est vrai aussi que je ne me résume pas à ce «mal» qui me torturait. Mais voilà, je porte encore les traces de petites et plus grandes douleurs. Des cicatrices qui ne guérissent pas vite. Alors, j'ai un travail de l'oubli à faire. Passer à autre chose. Je me répète cela très souvent... Accueillir les blessures comme faisant partie de ma vie. Pas facile, Luc. Pas facile. Je vais encore relire ton billet. Je ne saisis pas…