L’apprentissage d’une vie.
- Luc Thibert

- 25 oct.
- 2 min de lecture
« Tant que tu vis, continue à apprendre à vivre. » -Sénèque. Lettre à Lucilius, 76, 3
C’était pourtant un vieil homme plein de sagesse. On le considérait même comme l’un des dirigeants les plus avisés qui aient jamais existé. Et pourtant, le voilà qui quittait sa demeure, ses livres sous le bras. « Où vas-tu ? », lui demanda un ami. «Je vais rendre visite à Sextus le Philosophe, répondit Marc Aurèle, pour apprendre ce que je ne sais pas encore.»
Il ne sollicitait pas de précepteur attitré, bien que tout l’empire fût à sa disposition. Non, il suivait l’exemple d’Hadrien qui, en tant qu’empereur, avait voyagé jusqu’en Grèce pour assister en personne aux conférences d’Épictète. «C’était merveilleux à voir, nota l’ami de Marc Aurèle, que le roi des Romains, dans sa vieillesse, prenne ses tablettes et aille à l’école.»
C’est ainsi que procèdent les sages. Ils n’apprennent pas seulement dans leur jeunesse, mais tout au long de leur vie. Ils se considèrent toujours comme des étudiants, jamais comme des êtres ayant atteint le sommet de la sagesse. Ils ne se placent pas au-dessus des autres : comme tout le monde, ils continuent d’apprendre et savent qu’ils ont encore besoin d’être guidés.

Notre éducation est notre responsabilité. Elle doit se poursuivre indéfiniment, car il y a toujours de nouveaux horizons à explorer, de nouvelles leçons à assimiler et d’anciennes à redécouvrir. La formation, rappelait Sénèque, est une œuvre de toute une vie — elle ne se réduit pas à l’obtention d’un diplôme. Nous ne devons jamais cesser d’apprendre. Ne jamais croire que nous savons tout. Ne jamais penser que nous sommes trop importants pour nous remettre en question. Il y a toujours du savoir qui nous échappe.
Même si nous sommes naturellement doués. Même si nous avons fréquenté les meilleures écoles. Même si nous avons lu des centaines, voire des milliers de livres. Sénèque écrit qu’il reste encore beaucoup d’efforts à fournir pour approcher la sagesse. Pour y parvenir, il faut y consacrer une part précieuse de notre temps et maintenir l’effort, si nous voulons récolter des fruits véritables.
Luc Thibert
Inspiré du Daily Stoic du 25 septembre.





Juste à lire l'Écho stoïque, déjà, on apprend beaucoup. Merci pour ça, Luc !
Une chanson de Jean Gabin le dit bien : https://www.youtube.com/watch?v=OEkJ45ZXK-o&list=RDOEkJ45ZXK-o&start_radio=1&pp=ygUSamUgc2FpcyBqZWFuIGdhYmluoAcB
Bonne semaine !