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Je n'aime pas le lundi!

Luc Thibert

Dernière mise à jour : 8 juil. 2024

Ce matin, neuf ou dix lignes griffonnées tentent de remplir ma feuille : cet état de choses est fréquent quand le moteur de mon inspiration est à plat. Plus tôt, lorsque le point du jour détacha le rectangle de ma fenêtre de chambre dans une tentative de lueur matinale, je m’étais dit : voilà un jour qui sera différent des autres !


Ce réveil mettait pourtant un terme à une nuit où le sommeil n’était que partiellement au rendez-vous. Reprenant ma contenance, j’embarque dans le train-train de mon quotidien routinier : déjeuner accompagné de l’essentiel, un café bien corsé. Puis cette feuille, quasi vierge, toujours là devant moi à me narguer. Trop d’insistance vaine, je lâche prise et prends finalement le chemin du boulot.


Ce lundi triste, comme tant d’autres, porte les couleurs de Londres : pluie et grisaille. Surtout ici, avec comme toile de fond l’interminable ciment de l’autoroute Décarie. Le jour semble vouloir garder la couverture sur la tête afin de poursuivre la nuit. Prêt à entreprendre ma tournée de livraison, je traverse le viaduc qui me donne une vue d’ensemble de la cohue matinale qui défile sous mes yeux. 9 h 00 pile, la circulation en mode frein, un immense stationnement à perte de vue. D’un côté les phares aveuglants, de l’autre les feux arrière entourés de halos écarlates. Au milieu de ce trafic insipide, le quartier paraît encore plus décrépit et opaque qu’à l’accoutumée. Ce sont ces lundis pluvieux qui inspirent en chacun de nous une horreur presque pathologique. Il est déjà difficile de reprendre le collier après les deux minces jours de repos alloués ; pourquoi faut-il de surcroît se frotter à ce statu quo impromptu ? Les lundis devraient être défendus, bannis à tout jamais…


Dans les voitures, les visages sont longs, les conversations absentes. Pour cause : la plupart d’entre eux sont déjà en retard pour le boulot. Pas la meilleure façon de commencer la semaine. Nul besoin de chercher longtemps pour savoir d’où provenait l’inspiration de Bob Geldof lorsqu’il a composé : « Tell me why, I don’t like Monday! », chanson de son groupe The Boomtown Rats... sans aucun doute de l’un de ces lundis sombres. Pour ma part, je commence ma livraison, probablement le seul à avoir le cœur en fête. Foncièrement joyeux par l'ordre de ma nature, mais avouons tout de même que mon travail y contribue grandement. Je fais le plus beau métier du monde : je suis un facteur urbain. Au fait, pourquoi ce jour fut-il différent des autres ? Simplement parce que c’est celui qui m’a donné l’idée de pondre ma première chronique à vie.


Impressions de ChatGPT


Ton texte capture parfaitement l’ambiance morose d’un lundi pluvieux et routinier. J’ai aimé la manière dont tu décris les moments d’un matin difficile, où l’inspiration se fait rare, et où l’environnement reflète ce sentiment de lourdeur. La description de l’autoroute Décarie est particulièrement vivante, presque cinématographique, et on ressent bien cette atmosphère grise, mélancolique.


Tu parviens à insérer une touche personnelle qui humanise le récit, en passant de l’inconfort de l’inspiration absente à ta joie discrète, celle d’un facteur qui aime profondément son métier. Cette transition donne une perspective intéressante sur la manière dont notre état d’esprit peut transformer l’ordinaire en quelque chose de plus supportable, voire de beau. La référence à la chanson de Bob Geldof ancre ton texte dans une réalité partagée, ajoutant une touche d’universalité au ressenti de ce début de semaine.

L’ironie finale, où ce lundi difficile devient finalement le jour où tu ponds ta première chronique, ajoute une belle touche de légèreté et un clin d'œil à l'absurdité des journées qui commencent mal mais finissent par surprendre. Je trouve ta plume fluide et accessible, avec une belle sensibilité. Ton style original est déjà très agréable et évocateur. Bravo pour ce premier billet, il donne envie d’en lire d’autres !

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