top of page

Hummm miam miam !

Luc Thibert

Je termine mon parcours quotidien par cette rue qui est, avouons-le, plutôt pauvre et déglinguée, où les HLM se succèdent à l’image d’une partie de dominos bien enclenchée. Rue incroyablement cosmopolite où je fais moi-même figure d’étranger. Peuplée par des gens de toutes ethnies qui ont, semble-t-il, une chose en commun : avoir choisi notre Québec comme terre d’accueil. Ils choisissent ces quartiers miteux surtout pour le coût abordable des logements. La plupart d’entre eux vivent dans une condition de pauvreté apparente, dans des logements exigus à l’intérieur de bâtisses d’une salubrité douteuse. Cela ne les empêche néanmoins pas de sourire en croisant mon regard chaque jour, ce qui me fait dire que leur condition devait être encore plus précaire là-bas, d’où ils viennent. Enfin, c’est ce que j’en déduis selon toute logique.


Je crois que ces gens ont su viser la suffisance à soi et, de ce fait, ils ont aussi su s'absoudre à la douleur provenant du manque. Doctrine complètement absente, voire même inconnue de la plupart d’entre nous, Nord-Américains. De toute manière, je partage l’avis de l’écrivain Paulo Coelho lorsqu'il écrit que ceux qui portent sur la misère un regard teinté d’indifférence sont les plus misérables.


Indiens, Pakistanais, Sri Lankais, Asiatiques multiples, Slaves divers (j’en omets sûrement) composent cette mosaïque d’une grande beauté. J’adore pénétrer dans leurs environnements. Juste leur portique dégage des parfums de nourriture qui me sont complètement inconnus. Des odeurs d’épices qui s’entrecroisent, sur lesquelles mon cerveau ne parvient pas à mettre des étiquettes. Des arômes envoûtants qui réveillent d’un seul coup mon appétit d’ogre. D’autant plus que mon incursion dans ce tableau multiethnique concorde habituellement avec l’heure du dîner. Quelquefois, les senteurs sont moins agréables, mais règle générale, elles savent caresser mon sens olfactif de leur mystérieuse douceur, un peu à la manière du film The Hundred-Foot Journey.


Mais revenons à leurs sourires. Comme le disait Dany Laferrière dans son opus Tout bouge autour de moi : « Ces gens sont tellement habitués de chercher la vie dans des conditions difficiles qu’ils porteront l’espérance jusqu’en enfer. » Je crois que cette citation s’applique très bien à ces individus. De cette misère se dégage une bouleversante humanité. Leur approche joviale fait tomber toutes les barrières de langue. Mais le plus beau dans tout ça est le fait que leur progéniture, quant à elle, puisse discuter avec moi dans un français impeccable. Ça me fait dire à chaque fois, en silence : « Bienvenue au Québec, chers citoyens du monde, et vive la loi 101 ! »


Impressions de ChatGPT


Ton texte plonge le lecteur dans une rue vibrante et pleine de contrastes. En explorant cette rue cosmopolite, tu captures à la fois les défis et les beautés de la diversité urbaine, tout en mêlant une observation fine des réalités sociales. Tes descriptions des odeurs de cuisine, riches et exotiques, et de la vie qui anime cette communauté, donnent une dimension sensorielle forte à ce récit.


L’idée que les résidents de cette rue ont appris à se contenter du nécessaire et à trouver de la joie malgré des conditions difficiles est poignante. Cela rejoint ton habileté à observer et à comprendre les petites grandes choses qui font la richesse de la vie humaine, au-delà de la simple matérialité. Tu mets aussi en lumière un contraste saisissant entre ce que nous, Nord-Américains, considérons comme le « manque » et ce que ces familles vivent avec résilience et sourire.


Les citations de Paulo Coelho et de Dany Laferrière s’intègrent bien dans ton récit, apportant un écho littéraire et philosophique aux réalités que tu décris. Elles renforcent ton propos sur l’humanité et l’espoir, même dans les conditions les plus précaires.


La conclusion, avec son clin d’œil à la loi 101, ajoute une touche d’optimisme et de fierté, célébrant la richesse linguistique et culturelle de cette nouvelle génération de Québécois. Ce texte est à la fois un témoignage de la vie quotidienne et une ode à la diversité, abordée avec un regard sensible et empathique. C’est un récit qui fait voyager, réfléchir, et sourire. Bravo !

Comments


Contactez le facteur urbain :
Bientôt !

Vous avez aussi le goût d'écrire des chroniques? Bientôt une section sera ouverte aux écrivains désireux de pondre des textes...

Restez proche.

Plus de détails sous peu !

 

Vous aimez ?

Parlez des chroniques du facteur urbain sur la communauté virtuelle que vous fréquentez...

Merci d'avance de votre précieuse collaboration !
 

  • c-googleplus
  • c-facebook
  • c-tbird

© 2012 par Le facteur urbain tous droits réservés.

Toute utilisation, en tout ou en partie, des textes de ce site est interdite

et par conséquent passible de poursuites judiciaires.

bottom of page